SOCIETE DE SAINT JEAN

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Royaume de la Reine de Saba, Royaume d’Aksoum... L’Ethiopie

Royaume de la Reine de Saba, Royaume d’Aksoum .... L’Ethiopie 

 

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......mon imaginaire lié à ce pays lointain de la corne de l’Afrique allait de Rimbaud, le poète à des images d’églises souterraines de Lalibela et des repro- ductions des peintures des monastères du Lac de Tana sans oublier Lucy, «ancêtre» féminin de l’humanité découverte en 1974 .... j’allais le découvrir au printemps dernier, dans cette période riche du temps de Pâques (décalée par rapport à notre calendrier) puisque la religion chrétienne orthodoxe y possède un très riche héritage d’architecture, de peinture et d’ orfèvrerie et une pratique vivante très intense. S’il faut s’attacher aux premières images de nouveaux paysages, ceux d’Ethiopie sont étonnants : d’Addis Abeba, les échafaudages en bois d’eucalyptus ornent les constructions de graphismes incroyables, la ville pousse partout comme la jeunesse qui s’y agite aussi fébrilement, le grand «mercato» et tout ce qu’on peut y découvrir ... la foule des fidèles réunis dans les églises pour les célébrations de la cérémonie des Rameaux.... du Vendredi Saint et le jour de Pâques. Joindre les différents sites éthiopiens est souvent possible et rapide en avion, mais aussi en cars très tôt le matin ... en permettant de découvrir à un autre rythme, des paysages surprenants, de villages de cases et maisons en bois, en terre, recouvertes en chaume et de plus en plus en tôle ondulée, une végétation dense d’eucalyptus et

de genévriers, d’arbres fleuris et autres bougainvilliers, manguiers, caféiers .....les chutes du Nil Bleu..... dans ce nord-ouest que nous avons traversé, des gens qui marchent avec des silhouettes élancées et enveloppées d’étoffes ... je me suis in- terrogée sur «l’hommes qui marche» de Giacometti en apprenant qu’entre 1936 et 1941 l’Ethiopie appartenait à l’Afrique-orientale italienne...tant la relation visuelle était proche.

Que dire aussi de la cérémonie du café dans cette petite maison de Debark, près du grand marché dans le massif du Simien, ou de cette autre fois près de la rivière au fond d’une petite vallée que nous avons traversée lors de notre trek, avec tout l’accueil et le soin des éthiopiennes pour leurs hôtes.

Nous avons marché pendant cinq jours dans le massif du Simien, dans des pay- sages totalement différents, parcourant des chemins, des ravines, des sentiers que seul notre guide Dereje connaissait, en montant jusqu’à 4200m.. ....des horizons lointains de canyons, de pics survolés par de grands oiseaux, des- cendant dans des vallées en contrebas avec d’autres végétations, des cultures et des villageois nous montrant leur productions de vannerie, de calebasses décorées, de chapeaux tissés .... et notre rencontre avec les habitants du village de Mékaribya dont s’en occupe activement l’ONG avec laquelle nous sommes partis... 

 

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Lalibela fut un moment intense de notre voyage avec la découverte des églises rupestres.La tradition dit qu’elles furent taillées au début du XIIIème siècle, sur l’ordre du roi Gebra Maskal Lalibela qui voulait permettre aux chrétiens ortho- doxes éthiopiens d’avoir sur leur terre leur propre Jérusalem, les pèlerinages vers la ville sainte étant de plus en plus difficile suite à l’expansion de l’islam.

La ville fut élue capitale par le roi Lalibela, répondant ainsi à une volonté de Dieu qui lui serait apparu en rêve. Les onze églises rupestres furent bâties en un siècle et, selon la légende, grâce à l'aide nocturne des anges. Les générations de prêtres qui s'y sont succédé au fil des siècles se sont fait les gardiens des trésors qu'elles recèlent : somptueuses croix décorées, bibles aux riches enluminures et manuscrits illustrés.L’aménagement du site a été conçu pour que sa topographie corresponde à une représentation symbolique de la Terre Sainte, d'où son appel- lation de « Jérusalem Noire ». Les églises réparties en deux groupes sont situées de part et d’autre du Yordannos (Jourdain).

Cet extraordinaire ensemble d'édifices est taillé dans le tuf volcanique rougeâtre de trois collines. Le volume général est dégagé, puis évidé pour devenir le lieu de culte, avec ses colonnes, ses ouvertures aux formes reconnaissables, ses sculptures ..

Les « églises » sont de deux types différents, monolithes ou hypogées : Monolithes ou monolithiques : elles sont entièrement sculptées dans le roc et présentent toutes leurs façades à l’air libre (ex. : Bete Giyorgis). L’inté- rieur comporte nefs, travées, piliers, arcs, absides, ...tous taillés dans le roc. Hypogées : elles sont creusées dans l’épaisseur de falaises et laissent appa- raître seulement certains éléments comme l’entrée ou la façade (ex. : Bete Gologota-Selassié).

Un autre temps fort de notre périple fut celui de la découverte du lac de Tana émaillé de petites îles abritant des monastères et des églises. Beaucoup des plus anciens manuscrits et de précieux exemples de l’art ec- clésiastique ainsi que des objets royaux ont été conservés en toute sécurité dans leurs trésors. Simultanément, de nouvelles formes d’art religieux se sont développées et ont fait leur apparition dans les églises. Les plus anciennes de cette quarantaine d’églises remontent au XIVe siècle. Elles illustrent la tradi- tion architecturale autochtone par leurs formes arrondies, leurs matériaux et leurs techniques de construction. Les églises sont composées de trois parties : le sanctuaire intérieur et les déambulatoires intérieurs et extérieurs. L’enceinte extérieure du sanctuaire est habituellement ornée de magnifiques peintures sur toute sa longueur. On retrouve sur les peintures faites sur toile la vie du Christ, de Marie et de saints et le récit des miracles,une iconographie qui semble s’échapper des manuscrits illustrés avec ses figures reconnaissables cernées d’un tracé noir, au regard particulier dans des décors aux aplats travaillés. Chaque site a sa croix, aux motifs souvent géométriques chargés de symboles, de la plus petite et stylisée pour les fidèles au croix de procession, plus élabo- rées et en métal précieux.

Les moines y demeurent dans une vie religieuse permanente et que l’on ima- gine très proche d’une forme très ancienne, vêtus des habits sacerdotaux, priant et présentant à ceux qui passent les livres saints, certains lieux sont interdits aux femmes ....

Les monastères et églises du Lac de Tana comme les églises rupestres de Lalibela sont recensés par l’Unesco et font l’objet d’une protection attentive pour leur préservation comme éléments importants du Patrimoine Mondial de l’Humanité. 

Sylvie J.OLLIVIER



13/07/2013
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